Ingénieur de recherche au LERMA
La majorite des détecteurs en astronomie Infrarouges embarques sur les satellites (IRAS, ISO, SIRTF, ASTRO-F/AKARI) et fonctionnant entre 5 et 200 microns de longueur d'onde sont affectés par de forts effets de remanence (aussi appelés transitoires ou effets de mémoire (transients, latents or memory effect)).
En 1998, nous avons montré que les transitoires affectants la camera ISOCAM semblaient pouvoir être décrits par un modèle analytique issu de la physique. Peu après, il est devenu evident que ce modèle ne marchait bien que lorsque l'éclairement de la camera est spatialement quasi-uniforme. Il fallait donc chercher un modèle pour decrire les transitoires lorsque le gradient d'éclairement entre pixels voisins est fort, le cas limite étant l'éclairement par une source ponctuelle.
Nous présentons ici les premiers resultats obtenus avec le nouveau modèle de Fouks. Ce modèle a été finalise durant le sejour de 3 mois de B. Fouks sur poste rouge du CNRS à l'IAS.
Notes de Fouks | Articles (en anglais) | Le modèle et son domaine de validité | Termes correctifs |
PSFs | Ajustements | Figures | Carte des paramètres du détecteur |
Travaux à faire | Conclusion |
Les modèles 3D complet et 2D symétrique sont décrits dans les documents ci-dessous. Ce sont des fichiers au format propriétaire MS-Word98. Ils ont été compressés par GZIP.
Doc 1 : Théorie 1 | Doc 2 : Théorie 2 | Doc 3 : Séminaire A | Doc 4 : Séminaire B |
---|---|---|---|
ps2theor.doc.gz (Taille : 204 ko) |
ps5theor.doc.gz (Taille : 99 ko) |
sem-tr1.doc.gz (Taille : 22 ko) |
sem-tr2.doc.gz (Taille : 58 ko) |
Les trois articles suivant montrent l'évolution de ces travaux sur les 3 dernières années (1999-2001). Ils présentent quelques figures interessantes de transitoires. Le plus récent décrit aussi la methode de correction mise en place. Pour le modèle direct, voir ci-dessus les notes de Fouks. PS: ces articles sont aussi mentionnes sur la page articles ISO.
The three following papers report progress on this problem. The last one contains extensive description of the correction method. For the direct model, please refer to Fouks' notes
Article 1 SPIE 2000 (Obsolete) | Article 2 Legacy Conference, 2001 (Obsolete, nice figures) | Article 3 Siguenza Conference, 2002 (Etat Actuel / Up to data) |
---|---|---|
final_SPIE2.ps.gz (Taille : 117 ko) |
LegConf1.ps.gz (Taille : 114 ko) |
Siguenza2.ps.gz (Taille : 211 ko) |
final_SPIE.pdf (Taille : 359 ko) |
LegConf1.pdf (Taille : 346 ko) |
Siguenza2.pdf (Taille : 333 ko) |
Grâce aux informations précises finalement fournies par le LETI pour la topologie du détecteur ISOCAM, après deux précédents modèles basés sur des informations pas assez precises, B. Fouks a pu développer un modèle de transitoires lorsque l'éclairement spacial de la matrice LW ISOCAM n'est pas uniforme.
À cause des contraintes en temps (développement de la théorie, du code, et des temps de calcul) et de sa volonté d'obtenir une première estimation confirmant ou non son approche (vu les problèmes précédents clairement dus à une mauvaise description/ connaissance du détecteur (sens effectif de polarisation, geométrie des contacts et de la grille réfléchissante, dopage du bulk et des contacts, qualité réelle des contacts, ...)), le domaine de validité du modèle implémenté à partir de sa théorie a été volontairement reduit :
Cependant, il n'est pas nécessaire que le détecteur soit être stabilisé avant "l'arrivée" de la source.
Néanmoins, les equations 3D développees initialement permettent de traiter des profiles d'éclairement quelconques, ainsi qu'une sequence quelconque d'éclairement. [C'etait un gros travail de simplifier analytiquement de 3D en 2D pour simplifier l'ecriture du code et reduire le temps de calcul, c'est un travail assez important (mais pas enorme) d'ecrire le code 3D à partir des equations 3D inititales.]
Dans le détecteur LW ISOCAM, il n'y a pas de separation physique entre pixels. Les pixels sont definis par les contacts implantes par procede de micro-electronique sur les 2 faces du détecteur (un plan continu d'un cote, 32x32 contacts de l'autre, sans parler des vrais-faux pixels de garde, sur les bords) et la polarisation électrique donnant le champ électrique dans le bulk.
Lorsqu'une charge est cree par un photon incident dans le bulk du détecteur, un courant est genere en sortie du pixel correspondant. Mais cette charge est vue aussi par les pixels voisins, et même lointains. Sous éclairement uniforme, ceci n'est pas genant, car ces effets sont moyennes. C'est ce que prend explicitement en compte le modèle 1D de Fouks (Vinokurov & Fouks 1991), abusivement appele modèle de Fouks et Schubert.
Par contre, ceci n'est plus vrai lorsqu'il y a un gradient d'illumination entre pixels voisins. Il est facile de voir cet effet, grâce au jitter du satellite. Le satellite ISO est affecté par un très faible jitter (faible depointage autour de la direction de pointage de reference). Lorsqu'on pointe vers une source ponctuelle, les transitoires des pixels non centraux de la source sont très bruites, sans commune mesure avec le bruit sous éclairement uniforme. Ce bruit est la consequence de l'absence de moyenne sur les courants sous fort gradient. Mais on retrouve ce qui confirme que ce bruit est bien correlé entre les pixels de la source.
Enfin, à l'extrême, lorsque la largeur de la source est petite par rapport à la largeur du pixel, l'effet de moyenne à l'intérieur du pixel redevient , le niveau de bruit et l'overshoot du pixel le plus brillant devrait être beaucoup plus faible que pour un profil de largeur intermediaire.
En résumé, les possibilités et les limites du modèle reduit à 2D sont les suivantes :
D'après ses hypotheses et limitations, le modèle développé doit decrire d'autant mieux les transitoires que la largeur de la source est étroite par rapport à la taille du pixel.
Pour les observations avec les lentilles 12' et 6', tous les filtres donnent des PSF (point spread function) de FWHM (Full Width Half Maximum) inferieures à la largeur du pas du pixel (100 microns) (cf la note technique de K. Okumura sur les PSF). On expere donc un excellent accord données/modèle, pixel par pixel (cf Fig. 3 et Fig. 4).
Pour la lentille 3', il faudra regarder l'accord entre les données et le modèle pour les filtres donnant les plus larges PSF (filtres LW 3, 9, 10).
Tres clairement, pour la lentille 1.5' et les filtre donnant les PSFs les plus larges (LW 3, 9, 10), l'accord entre le modèle et les données est mauvais pour le pixel le plus fort. Ceci est illustre sur les figures 1 et 2.
Fouks a développé une correction analytique de premier ordre pour la phase montante du transitoire. Cette correction s'applique pour le pixel le plus fort, avant que le transitoire n'atteigne son premier maximum (cf Fig. 6).
Fouks pense avoir besoin de plusieures semaines pour développer le modèle analytique complet d'ordre 1 de description des transitoires pour les PSFs les plus larges. Il faut noter qu'on perdrait immediatement les simplifications 3D --> 2D dans un tel modèle, car il faudrait tenir compte explicitement de la position de la source d'éclairement dans le pixel.
En conclusion :
PSF : point spread function, fonction d'etalement du point. C'est la convolution du lobe instrumental avec un Dirac.
À ce jour, parmi les options du programme de calcul du modèle, on peut choisir entre une PSF gaussienne et une PSF basée sur un modèle optique du satellite ISO (modèle fourni par K. Okumura, basé sur des fonctions de Bessel). Un problème clair, connu des études sur la forme des PSFs observées par ISOCAM, est que la PSF réelle n'est pas à symétrie circulaire. Néanmoins, la PSF "Bessel" analytique fournie par K. Okumura semble suffire dans un premier temps (i.e. les problèmes majeurs à ce jour ne viennent pas de la !).
Que la PSF choisie soit Gaussienne ou Besselienne, elle est décrite par 3 ou 4 paramètres, selon la manière de les compter :
Pour une configuration Lentille/Filtre donnee, la largeur à mi-hauteur devrait restee fixe (cf ) ... et les paramètres d'entree du modèle sont donc :
Les ajustements présentés ci dessous ont été fait "à la main", selon la procédure suivante :
La convention sur les traces est la suivante :
Pour les courbes à 3 traces (Figures 1 à 4) :
Tous les cubes étudiés sont echantillonnes en temps à 2.1s. Cliquez sur une image pour la voir en grand.
Figure 1 | Figure 2 |
Source large (Lentille 1.5, filtre LW 10) d'intensite moyenne | autre source large, même configuration, même ordre d'amplitude, moins de points, autre position sur le pixel |
![]() |
![]() |
(fichier PS.gz, Taille: 80 ko) | (fichier PS.gz, Taille: 39 ko) |
Figure 3 | Figure 4 |
source étroite et faible (Lentille 1.5, filtre LW 6?) | source très étroite et forte (Lentille 3, filtre LW 3) |
![]() |
![]() |
(fichier PS.gz, Taille: 103 ko) | (fichier PS.gz, Taille: 49 ko) |
Figure 5 | Figure 6 |
Un exemple de description des transitoires en descente : (figure du haut : données brutes, figure du milieu : modélisation des montées et descentes, figure du bas : zoom sur la descente) | Pour les sources larges, il faut rajouter un terme correctif de premier ordre pour la première phase de montée (avant le maximum). Sur cet exemple, on a rajouté (en orange) cette correction supplémentaire. |
![]() |
![]() |
(fichier PS.gz, Taille: 35 ko) | (fichier PS.gz, Taille: 33 ko) |
Le modèle décrivant les transitoires sous éclairement uniforme ne dépend que de deux paramètres fixes par pixel lies au détecteur :
Le calcul de ces 2 cartes de paramètres est détaillé dans Coulais et Abergel, 2000.
Dans la théorie de Fouks, les paramètres physiques lies aux caracteristiques intrinseques du détecteur sont :
Les équations de passage d'un couple de cartes de paramètres à l'autre sont données dans les notes de Fouks, ci-dessus.
Comme cela avait déjà été note dans Coulais et Abergel, 2000., malgré les contraintes limitant la qualité de ces cartes, la dispersion sur la carte des Beta est faible, celle sur la carte des Lambda est grande. On retrouve ceci pour la carte du Gain versus celle de Ej. Mais ces deux paramètres représentent respectivement la qualité du bulk et celle des contacts.
En conclusion, la carte du Gain Factor étant relativement uniforme avec une faible dispersion, la qualité du bulk est bonne. Par contre, la carte Ej décrivant la qualité des contacts est nettement moins bonne: il est supposé que ce paramètre n'a pas été pris en consideration lors de la fabrication de LW CAM et des test associes, en phase technologique.
;SLICE> ministats_gain_ej, gain_map, ej_map
;Gain 32*32, Mean value 1.20793
;Gain 32*32, Std . Dev. 0.0784034
;Gain [10:21]*[10:21], Mean value 1.20821
;Gain [10:21]*[10:21], Std . Dev. 0.0431217
;Ej 32*32, Mean value 22.0598
;Ej 32*32, Std . Dev. 4.32584
;Ej [10:21]*[10:21], Mean value 21.6206
;Ej [10:21]*[10:21], Std . Dev. 2.57958
;Correlation 32*32 : 0.0748885
;Correlation [10:21]*[10:21] : -0.368058
On trouvera dans les documents de Fouks des commentaires à ce sujet, donnant en particulier la voie pour concevoir et caractériser des détecteurs aussi sensible que LW-ISOCAM mais avec des constantes de temps de l'ordre de 3 à 6 fois plus rapide, et beaucoup plus uniforme de pixel à pixel ...
Carte 32x32 des Beta | Carte 32x32 des Lambda |
![]() |
![]() |
(fichier PS.gz, Taille: 26 ko) | (fichier PS.gz, Taille: 31 ko) |
Carte 32x32 des Gain | Carte 32x32 de Ej | ![]() |
![]() |
(fichier PS.gz, Taille: 25 ko) | (fichier PS.gz, Taille: 25 ko) |
Ces tâches sont rangées selon la progression qui parait la mieux adaptée pour aborder les questions et problèmes identifies d'après la connaisssance actuelle du sujet :
Le modèle a été volontairement limité à des profils quelconques à symétrie circulaire De plus, pour les sources étudiées, nous avons volontairement choisi des sources "allumées" après stabilisation.
Dans le domaine d'application du modèle, les conclusions, à ce jour, par l'étude rapide d'une dizaine de sources dans plusieures configurations Lentille/Filtre -malheureusement limitées en nombre vue le temps de recherche et celui de traitement- sont les suivantes :
Rappel: ce modèle physique tourne sans nouveau paramètre, il nécessite seulement les deux cartes (beta,lambda) déjà utilisées pour le modèle décrivant les transitoires sous éclairement uniforme.